Le dragon d'Enoshima

(Soshu Enoshima Benzaiten kaicho mode hongu iwaya no zu, Utagawa Hiroshige)

Et voici une autre légende japonaise, contée traditionnellement aux enfants de l'archipel ^^. J'ai pris mes sources ici et là, faisant un mixe des deux, en rajoutant des éléments personnels. (Histoire qu'il n'y ai pas qu'un seul texte qui circule sur internet, ça serait triste :')  ). J'espère donc que l'histoire vous plaira ~

Le dragon d'Enoshima

Il y a environ 1500 ans, au fond de la mer, près des côtes du Japon se trouvait une grotte habitée par un dragon. Le plus terrible des dragons avec une gueule énorme aux dents acérées dont il se servait pour saisir les petits enfants se baignant ou jouant près de l'eau. Il fonçait vers eux, s'en emparait et les mangeait. De nombreuses larmes furent versées par sa faute, et de nombreuses craintes naquirent parmi les survivants.

La déesse Benten, une des Sept divinités du Bonheur, voulu mettre fin à  toutes ces souffrances. Elle désira que chacun soit heureux, y compris le dragon car, selon elle, s'il était méchant, c'est parce qu'il n'était pas heureux.

Elle se dirigea donc vers la grotte. Parvenue à sa hauteur, elle se pencha et, par sa volonté divine, le sol se souleva. La grotte du dragon émergea au-dessus de la surface des océans, la terre s'étendit et se couvrit de forêts. Ainsi l'île d'Enoshima vit le jour.

Le dragon, stupéfait devant un tel spectacle, vit la déesse descendre du Ciel et s'avancer vers lui, un sourire enjôleur aux lèvres. Elle lui adressa la parole en ces termes :

« Vous vivez en solitaire dans votre grotte. Ne vous y ennuyez-vous point ? Aucun être ne peut vivre sans affection. Voulez-vous que nous nous mariions ? Nous serons heureux ensemble, nous aurons des enfants que vous aimerez, j'en suis sûre. Alors… Alors vous cesserez de manger les enfants des autres… »

Le dragon consentit et le calme revint sur les côtes proches d'Enoshima.

Depuis, les pieux Japonais ne cessent de rendre hommage à Benten, la divinité bienfaitrice, dispensatrice de joies.